Absence

absence

Viens, ce soir on y va

Loin.

On prendra pas l’avion
Ce qui compte, c’est le chemin.
On mettra nos plus belles paires de sandales

Lacets bien ficelés, nos semelles, on va les user.
La route s’inventera à mesure de nos pas.
Le cœur en escalier, on fera des détours, des retours, on sèmera les vautours ?

Viens, ce soir on y va

Loin.

J’ôterai les pavés, j’y glisserai mes rires
T’y poseras tes pieds nus, ça te fera frémir.

Ce soir, ça va danser, ce soir, ça va crisser, ce soir ça va froisser
Ça va tourbillonner, se mélanger, s’empêtrer.
Il n’y aura pas de pause, on n’en finira plus de nous enchevêtrer.

Allez, viens, ce soir on y va, loin.

Quand on s’ra devenues sourdEs
Au monde qui nous entoure
Quand tous ses grincements,
On les aura mangés, avalés, digérés
Quand on recrachera notre amour au caniveau perdu
Nos soupirs, feront fuir l’avenir,
Nos silences, arrêteront le temps
Notre absence, sera la plus belle des danses.

Viens, ce soir on y va. Loin.
Ce soir on construit notre empire, inexistant.
On se fait oublier, on n’est là pour personne.

On construit notre absence, éclatante.

Mesdames, messieurs, le monde,
Excusez-nous on s’absente un instant
On se casse de la ronde.
On va faire le printemps
On se trace de l’immonde.
On se soustrait au temps.

Et toi viens… ce soir on y va loin.

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