no more drama

boxe poésie poème Sandra
Faut qu’je boxe. Pardon, pardon. Faut qu’je boxe.

J’veux bien qu’on se présente, qu’on se renifle et qu’on se sente
J’veux bien qu’on se regarde et qu’on s’écoute
Qu’on se sensible et se subtile

Qu’on joue les artistes ethérés, mal payés pour vous faire rêver

Mais là, pardon, mais là
Faut qu’je boxe

Mais là, pardon, mais là
Faut qu’je boxe

Les bulles c’est magique et merveilleux
Ca libellulue, ça rêve aux yeux, ça poétise et ça scintille
C’est doux comme un sourire d’enfant, délicat comme une chrysalide
Mais désolée, mais pardonne moi, il faut qu’tu saches qui je suis là
J’suis pas un putain d’papillon, j’suis une lionne, j’suis une louve, je laisse mes empreintes dans la boue, je traine ma rage autour du cou

J’ai pas l’temps pour l’introspection
J’ai pas l’temps pour l’érudition
J’ai pas l’temps pour la douce chanson
J’ai pas l’temps d’chialer l’horizon

Faut qu’je boxe. Là. Pardon, pardon, mais faut qu’je boxe.

Faut qu’je prenne ma pelle, ma pioche et mes mioches
Faut qu’je plonge mes mains dans le béton de demain
Faut qu’je sue, faut qu’je fasse, faut qu’je pue, faut qu’je trace
Faut qu’je boxe la vie à coups de lattes à coups de cris
J’ai pas l’temps pour en faire un drame
J’ai pas l’temps pour sécher mes larmes

Pardon c’est pas joli
Pardon ça manque de poésie
Pardon je sais j’dis pas bonjour merci d’être là, et s’il te plait ne t’en va pas
Pardon je me suis même pas présentée,
Mais là pardon, pardon, pardon mais là
Là faut qu’je boxe.

Faut qu’j’me sauve, faut qu’je maille, faut que vive faut qu’j’me taille
J’suis qu’une toquarde de campagnarde,  une pauvre trimarde , une saltimbanque,
Je suis une gouine débranchée, j’ai pas d’paillette pas de l’crane rasé
Pas 15 amantes parce que chez moi y a plus de vaches que d’habitantes
Alors bébé laisse moi tracer
J’ai plus l’time de tergiverser

Faut qu’je boxe. Pardon. Pardon mais faut qu’je boxe.

Faut que jme blinde que je me tank que je me rouleau compresseur
Que je me anti dépresseurs
Que j’esquive tous les croche-teubés, que j’me laisse plus désarçonner.
J’ai plus le luxe de vaciller, plus la quiétude de raturer.

Faut qu’tu comprennes c’est pas d’la haine
C’est que d’l’envie à l’infini
J’ai l’mords au dents et j’ai pas lt’emps
C’est à coup d’crocs qu’jarrache le Beau
C’est à coup d’ shlass que je sculpte mes phrases
Moi j’ai qu’ma dalle pour aller décrocher l’étoile.
L’étoile…
L’étoile…
J’ai la choper, j’vais l’arracher, j’vais l’avaler
J’vais rayonner.
J’vais rayonner
J’vais irradier.
Mais là, pardon
Mais là tout de suite
Faut me laisser
Pardon… pardon…
Mais faut qu’je boxe. Faut qu’je boxe.
Je Boxe.

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