La séparation

Voilà maintenant neuf mois Mon tout petit, petit être
Que je te garde au creux de moi .Neuf mois que je partage avec toi Mon sang, mon air, ma chair.
Neuf mois que nous jouons à l’unissons Que l’univers est à l’envers,

Mon tout petit, petite planète.

L’espace infini est tout entier par dedans moi.

Et je crée. Je te crée, mon tout petit Petite planète.

Mon sang, ton sang Mon souffle, ton souffle Ma chair, ta chair

Mon cœur, ton corps.

Le temps d’un soupir, et voici déjà venu le temps de jouer le dernier mouvement, la dernière mesure. Nous allons, ensemble,

Mon tout petit, petit planète Construire, tapiste aux étoiles.

Ecoute moi, mon tout petit, petit être,

Je t’accompagne de mes râles, de mes cris.

Il faut être guerrier quand il s’agit de se quitter.

Mais je suis là.

Je suis là.

N’oublie jamais que je suis là.

Voilà que tout se met à vibrer en moi.

Que mon corps tout entier tremble et raisonne. L’heure sonne

Mon tout petit, petit être. Tout est silence au dehors. Il nous faut nous séparer

Mon tout petit, petite planète

Il te faut trouver ton propre souffle. A chaque note tenue,

Tu avances un peu plus, tu avances.

Je te sens ramper, glisser, couler le long de ma colonne Elle te guide, tu t’y accroches.

Mon souffle est court Je te sens partir de moi. Mes larmes coulent.

Je te sens devenir Toi. J’ai mal.

J’ai mal. J’ai mal.

Des notes que je ne connaissais pas sortent de moi

La musique tout autour est terrible, splendide, inouïe.

Tu sors, mon petit être.

Tu me quittes petite planète.

Et je te donne à la vie.

L’univers dans mon ventre s’est éteint.

Désormais, il y a une toute petite, petite planète, dans le grand monde du dehors. Il me faut te laisser.

Nous avons créé ensemble, la plus belle symphonie, la plus belle galaxie. Il me faut te laisser.

Mais…

Si tu me cherches Ecoute la musique Regarde le ciel

Et tu me sentiras Vibrer et trembler Tout au fond de toi.

Et tu te rappelleras Que je suis là.

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