Un cri

Quoi ?

Il faudra bien
Que l’on explose.

Que toutes ces brûlures
Brisures
Fêlures
Volent en éclat
Et se plantent dans vos faces
Comme des morceaux de verre.
Acérés
Affutés
Sans pitié.

Quoi ?
C’en est fini de la pitié.
Nous ne serons plus les écrasé.e.s
Les évincé.e.s.
Les piétiné.e.s

Oui, notre rage éclabousse
Elle est sale
Elle brouille
Elle souille

Non, la misère n’est pas belle.

Nous ne serons pas les pauvres poètes qui décorent  vos bibliothèques.
Nous serons aussi sales que vos idéaux.
Nous éclabousserons vos musées, panthéons, vos nids douillets.

Quoi ? Il faudrait qu’en plus on vous fasse rêver à crever sur le palier ? Pauvres, seuls, mais heureux ?
Non.
Nos misères deviendront votre enfer.
Notre rage ne finira pas sur vos t-shirt, vos tasses, vos posters.
Notre rage, elle vous fera ramper sous le plancher.
Elle vous écrasera, vous dévorera.

Et dans vos bouches ouvertes à nous supplier
Nous sèmerons nos fleurs, nos arbres, nos pensées.

Enfin, nous pourrons nous laver.
Enfin, nous aurons droit, nous aussi, à la beauté.

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